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[INTERVIEW] Stéphane Thiollet, en première ligne face au COVID-19 à Saintes

  • Photo du rédacteur: Les Confinés
    Les Confinés
  • 30 mars 2020
  • 3 min de lecture

Alors que la crise sanitaire en France est présente depuis 15 jours, le pic de contamination risque d’arriver dans les prochains jours. Stéphane Thiollet, aide-soignant à l’hôpital de Saintes, raconte comment est gérée la crise en première ligne.


Stéphane en tenue pour confronter le COVID-19. Crédit : Stéphane Thiollet.

« Pour l’instant, il y a assez de matériel pour le nombre de contaminés » explique-t-il. L’ancienne région Poitou-Charentes est l’un des territoires les moins touchés par cette épidémie. Cependant, des parisiens, majoritairement, ont décidé de profiter de cette période de confinement pour aller dans leurs résidences secondaires. Une vague de potentiels porteurs est donc arrivée en Charente-Maritime. Prenant peur, ils se sont dirigés en nombre vers les urgences pour se faire ausculter sans prendre les précautions requises par le gouvernement.


« C’est un virus qui va très vite »

La période d’incubation est estimée à 15 jours mais au front, le corps médical s’active pour soigner les malades. Malgré tout, le pic arrive dans les prochains jours. Les personnes atteintes du coronavirus seront donc centralisées à Saintes, les autres patients seront transférés dans les hôpitaux d’autres villes telles que Royan ou encore Saint-Jean-D’Angély. Des tentes sont installées à l’extérieur de l’hôpital afin de trier les cas et les diriger vers les bons pôles.


Tente à l'extérieur de l'hôpital pour "trier" les patients. Crédit : Stéphane Thiollet.

Le protocole pour le personnel soignant est strict et respecté. Changer de tenue est indispensable et il faut attendre 20 minutes pour aller voir un autre patient. De plus, une salle d’opération a été réservée pour le coronavirus. « Aux urgences, quand on leur parle [aux patients], ils vont bien mais une heure plus tard, ils ont du mal à respirer donc il faut les mettre sous respirateurs, c’est un virus qui va très vite » déclare Stéphane. Les symptômes s’accélèrent donc très rapidement, ce qui peut faire peur aux familles.


« Restez chez vous »

Un appel à rester chez soi est lancé depuis le début de cette guerre sanitaire par les aides-soignants. « A l’extérieur, c’est la bêtise humaine » s’indigne l’aide-soignant. Le message ne semble pas passer pour quelques français qui n’en font qu’à leur tête et continuent de se balader. « Les personnes ne sont pas précautionneuses » affirme-t-il avant de poursuivre « les distances ne sont pas respectées et des personnes se promènent sur le bord de la plage à Royan. »


« Si vous avez des maux de tête, de la toux, des problèmes respiratoires, téléphonez au 15 » s’exclame-t-il. Depuis le début de la crise, les patients viennent pour se faire dépister mais ils devraient rester chez eux. « Lorsqu’ils arrivent, on est obligé de leur réexpliquer ce qu’il faut faire » s’insurge Stéphane contre les français ne respectant pas les règles imposées par le Premier ministre et le Président de la République.


De l’aide de toutes parts

Derrière cette période compliquée pour tous mais principalement pour les soignants, une vague de solidarité envers eux a été constatée. « Les artisans et même des personnes lambdas nous rapportent des masques » explique l’aide-soignant. La solidarité est de mise également pour les repas. Du pain, des viennoiseries, des pizzas sont offertes au corps médical pour les remercier mais également les encourager.


Ecoutés de leurs supérieurs, les soignants ont du soutien pour cette crise. « On peut avoir un suivi psychologique si on sent que c’est dur » assure Stéphane. Cependant, les hôpitaux sont endettés donc l’embauche n’est pas possible alors que le personnel manque dans ce corps de métier dans tous les hôpitaux.


Jade Pied

 
 
 

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