Challenge du confinement : l'école à la maison
- Les Confinés
- 6 avr. 2020
- 3 min de lecture
L’école à la maison en temps de confinement est une chose, mais instituer depuis la maison en est une autre. Pour les élèves comme les professeurs, étudier à distance est un véritable challenge.

Entre de nouvelles méthodes de travail et une approche différente pour les relations avec les élèves, l’éducation prend un tournant en cette année 2020. Des méthodes identiques pour le collège et l’école maternelle pour les exercices sont mises en place dans les différents établissements. Notamment l’envoie des devoirs en photographies par mail ou via les plateformes pour le collège.
« Chaque établissement trouve sa méthode et essaie de faire du mieux »
Leslie, professeure des écoles pour une classe de Grande Section, explique : « Mes supérieurs nous donnent accès à des ressources en ligne, comme des manuels par exemple. » Une aide précieuse des supérieurs, qui, dans cette période compliquée pour bon nombre d’entre nous, est non négligeable.
Emmanuelle, enseignante dans un collège, déclare : « Chaque établissement trouve sa méthode et essaie de faire du mieux ». Une situation délicate pour tous mais qui est gérée tant bien que mal par les professeurs et les parents d’élèves. « On a tout de même reçu des consignes de nos inspecteurs qui nous laissent assez libres de faire les choses comme on l’entend. » poursuit Emmanuelle. La confiance est donc de mise pour les enseignants.
Des méthodes inédites
Pronote, plateforme du CNED, classes virtuelles, mails, appels, QuiZinière, Kahoot, autant de manières d’enseigner et de dialoguer que de situations. « Ils ont des photos qu’ils envoient par mails ou sur Pronote » complète Emmanuelle. « Nous avons accès à différentes plateformes gratuitement pour faire passer les activités aux parents, publier les photos… » explique Leslie. Appeler les parents d’élèves et dialoguer est ainsi un élément primordial pour la bonne continuité de l’année scolaire.
Florent, père de 2 enfants en CE2 et 5ème, déclare « Oscar [en CE2] n’est pas évalué mis à part par l’un de nous deux [Florent et sa compagne]. Pour Inès, certains profs transmettent des évaluations qu’elle doit leur envoyer par le logiciel PRONOTE. » Les cours en visio-conférence ne sont pas de mises pour ses enfants mais des plans de travail sont transmis par les maîtresses ainsi que des cours et des exercices à réaliser.
Des complications à régler
Cependant des complications sont présentes. « Certains sont plus rigoureux que d’autres. » déclare Leslie. Ce qui est d’habitude gérable en classe est ainsi plus compliqué pour un cours en distanciel. « Il y a parfois des conflits à la maison avec les enfants qui se découragent. » relate Emmanuelle.
De plus, étant dans la campagne, les connexions internet sont quelques fois moindres. Il faut donc être à l’écoute des demandes de chaque famille. « Il y a des familles qui sont mal équipées, ou qui n’ont pas de réseau. Pour elles nous envoyons des documents papier chaque semaine » explique Emmanuelle. La campagne a donc de nombreux avantages pour le confinement comme pouvoir sortir dans son jardin. Mais elle présente des inconvénients tel que le manque de réseau qui se révèle être une vraie problématique pour les cours à distance.
Pour les parents d’élèves, aider les enfants est un véritable challenge. « Pour Inès un peu plus compliqué en langues pour moi, je n’ai jamais fait d’espagnol, mais Sandra [sa compagne] prend le relais sur ces matières. » confie Florent.
Une position inconfortable
« Je vis assez mal le confinement. J’ai choisi ce métier pour le contact qu’il me permet d’avoir avec les élèves. Voir leurs yeux s’allumer quand ils comprennent ou leur moue dépitée quand ils ne comprennent pas et qu’il va falloir tout réexpliquer. » Un cri du cœur de la part d’Emmanuelle. Un retour en classe imminent serait donc le bienvenu.
L’appréhension du confinement s’est faite de manière pédagogique. « Pour leur expliquer j’ai pris de la peinture que j’ai mise sur mes doigts, j’ai touché pleins de choses dans la classe pour qu’ils voient que [le virus] se propage vite et que c’est dangereux. » évoque Leslie. Des idées différentes selon l’âge des élèves mais un même but : expliquer le confinement et la propagation du virus. Pour les enfants plus grands, les explications sont moins pédagogiques mais tout autant intégrées « on leur a expliqué dès le début ce qu’il se passait et pourquoi » raconte Florent.
Jade Pied
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